L’homme de la chute est l’homme entraîné par l’action et enfermé en elle, et c’est pour cela qu’il est aussi l’homme du péché ; l’alternative morale vient moins de l’action que de l’exclusivisme de l’action, c’est-à-dire de l’individualisme et de son illusoire « exterritorialité » vis-à-vis de Dieu ; l’action devient en quelque sorte autonome et totalitaire, alors qu’elle devrait s’insérer dans un contexte divin, dans un état d’innocence qui ne saurait séparer l’acte de la contemplation.
L’homme de la chute est à la fois comprimé et écartelé par deux pseudo-absolus : le « moi » pesant et la « chose » dissipante, le sujet et l’objet, l’ego et le monde. Dès le réveil, le matin, l’homme se souvient qui il est et tout de suite, il pense à telle ou telle chose ; entre l’ego et l’objet, il y a un lien, qui est le plus communément l’action, d’où un ternaire qui tient en cette phrase : « Je fais ceci » ou, ce qui revient au même : « Je veux ceci ». L’ego, l’acte et la chose sont pratiquement trois idoles, trois écrans qui cachent l’Absolu ; le sage est celui qui met l’Absolu à la place de ces trois termes : c’est Dieu en lui qui est la Personnalité transcendante et réelle, donc le Principe du « moi »' ; l’acte est l’Affirmamation de Dieu, au sens le plus large, et l’objet est encore Dieu2 ; c’est ce que réalise, de la façon la plus directe possible, l’oraison - ou la concentration - quintessentielle, qui englobe, virtuellement ou effectivement, toute la vie et le monde entier ; en un sens plus extérieur et plus général, tout homme doit voir les trois éléments « sujet », « acte » et « objet » en Dieu dans la mesure où il en est capable de par ses dons et de par la grâce.
L’homme de la chute est à la fois comprimé et écartelé par deux pseudo-absolus : le « moi » pesant et la « chose » dissipante, le sujet et l’objet, l’ego et le monde. Dès le réveil, le matin, l’homme se souvient qui il est et tout de suite, il pense à telle ou telle chose ; entre l’ego et l’objet, il y a un lien, qui est le plus communément l’action, d’où un ternaire qui tient en cette phrase : « Je fais ceci » ou, ce qui revient au même : « Je veux ceci ». L’ego, l’acte et la chose sont pratiquement trois idoles, trois écrans qui cachent l’Absolu ; le sage est celui qui met l’Absolu à la place de ces trois termes : c’est Dieu en lui qui est la Personnalité transcendante et réelle, donc le Principe du « moi »' ; l’acte est l’Affirmamation de Dieu, au sens le plus large, et l’objet est encore Dieu2 ; c’est ce que réalise, de la façon la plus directe possible, l’oraison - ou la concentration - quintessentielle, qui englobe, virtuellement ou effectivement, toute la vie et le monde entier ; en un sens plus extérieur et plus général, tout homme doit voir les trois éléments « sujet », « acte » et « objet » en Dieu dans la mesure où il en est capable de par ses dons et de par la grâce.
~ Frithjof Schuon - Regards sur les mondes anciens
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